Le système d'exploitation n'est désormais plus en vente en Russie et les mises à jour sont bloquées. Moscou veut donc faire passer le pays… à Linux.
La guerre en Ukraine va-t-elle donner un nouveau souffle à Linux, le système d'exploitation en open source qui vient de fêter ses 30 ans? Selon le site économique russe Kommersant, le ministère du Développement numérique russe prépare de nouvelles règles pour se passer de Windows: pour bénéficier de préférences en matière de marchés publics et d'avantages fiscaux, les éditeurs de logiciels devront adapter leurs solutions à Linux.
Et pour cause, Microsoft a suspendu les ventes de ses logiciels (dont Windows) le 4 mars dernier, après l'invasion de l'Ukraine. De la même façon, le groupe américain a bloqué les mises à jour Windows 10 et 11 dans le pays. Si le contournement de cette interdiction est relativement aisée pour les particuliers, difficile pour l'administration de maintenir l'ennemi Windows sur les ordinateurs du pays.
Repartir de zéro
Mais la mesure en faveur de Linux est tout sauf une mince affaire: une bonne partie des logiciels nationaux tournent sur des systèmes d'exploitation étrangers, et notamment Windows. Certains devront donc être adaptés à Linux et d'autres recréés de zéro, notamment pour les systèmes bancaires.
Le changement se fera donc par étapes et nécessitera d'importants investissements financiers, préviennent les acteurs du numérique russes interrogés par Kommersant. Et pour ces derniers, les menaces d'exclusion des marchés publics ne suffiront pas tant qu'une véritable demande n'existera pas dans le pays pour des produits Linux. A cela, il faut encore ajouter que les développeurs du système open source sont bien moins nombreux que ceux de Windows ou Oracle sur le marché du travail.
Actuellement, Windows est présent sur près de 75% des ordinateurs du monde entier contre 2,8% pour Linux, selon les derniers chiffres de Statcounter. Au-delà des logiciels, la Russie s'emploie aussi à devenir indépendante sur le plan du matériel. Comme le raconte 01net, la marque nationale Promobit a présenté en juin dernier un ordinateur portable avec un processeur maison, qui s'avère encore très limité en termes de performances.
Sources https://www.bfmtv.com/
Thomas LeroyJournaliste BFM Business
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